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Le rouge n'est plus une couleur de Rosie Price :

Dernière mise à jour : 9 août 2020

Editions Grasset, 2019. 416 p.



Je vous propose de découvrir le premier roman bouleversant d'une auteure anglaise.

Depuis sa sortie, Le rouge n’est plus une couleur m’intriguait, sa couverture éclatante me faisant du pied depuis mon écran et le rayon d’une librairie où il était joliment mis en valeur. Mais après avoir lu la quatrième de couverture, j’ai décliné l’invitation : un sujet difficile, le viol, m’aurait éloignée de ma zone de confort, et je ne voulais pas tomber dans une énième lutte inutile à mon sens entre hommes et femmes.


Et puis les mois sont passés et la possibilité de le lire s’est de nouveau offerte à moi car je souhaitais me faire ma propre opinion. Comme bien souvent, les avis partagés oscillaient entre quelques médias conquis tels le Guardian ou Libération et des lectrices élogieuses, mitigées ou n’hésitant pas à écorcher ce roman sur les diverses plateformes des clubs de lecture.


Je remercie donc infiniment Netgalley France et les éditions Grasset pour la confiance qu’ils m’ont témoignée en me permettant de découvrir le roman de Rosie Price.


Grâce à un style incisif et franc, je me suis rapidement immergée aux côtés de Kate et de son ami Max. Ils sont très proches, tous les deux étudiants mais de milieux différents. Les pages se tournent rapidement, non sans quelque appréhension jusqu’au passage clé qui illustre la confrontation de Kate face à son agresseur chez les parents de Max, Zara et William Rippon.


Zara est une réalisatrice franco-marocaine, William est un grand chirurgien anglais. Ce sont des personnes de confiance, que pourrait-il lui arriver dans cette grande et belle maison convoitée par tous les membres du clan Rippon. Mais voilà, Kate baisse la garde et se retrouve en mauvaise compagnie. Juste quelques instants et elle ne sera plus la même. Elle décide de prendre sur elle et d’enfouir ce vilain souvenir. Elle continuera son chemin, ne révélant que tardivement à Max et Zara ce qu’elle a subi en prenant soin de garder secrète l’identité de son assaillant. Elle tente de se reconstruire grâce à son travail sur les plateaux de cinéma et à sa liaison avec un jeune metteur en scène tout en se trouvant prise au piège de son image écorchée et des tentatives autodestructrices que son traumatisme peut entraîner.


Un huis-clos prenant


A plusieurs reprises, je me suis arrêtée, reprenant mon souffle entre des huis-clos oppressants et illustrant intelligemment la manière dont Kate livre bataille et tente de garder pied face à la violence des images qui la hantent : du rouge au noir, d’un éclat vif et blessant à une mélancolie terne et sournoise.



Le rouge n’est plus une couleur est un récit moderne, bouleversant et dénué de toute rhétorique manichéenne. Il m’est en scène brillamment le silence, la culpabilité, le déni de soi autour de personnages peu sympathiques et tourmentés tel Max et son réalisme cynique face à la crédulité des « anciens » dans leur rapport aux technologies modernes.


Le point fort incontestable de ce récit est la relation complexe qu’entretiennent Kate et Zara, cette femme qui navigue tant bien que vaille parmi des hommes brillants, empêtrés dans leurs problèmes d’alcool. Et bien sûr, le dénouement, cette scène finale cruciale qui fera tomber les masques de façon si inattendue.


Je ne peux que vous recommander de lire ce roman, de découvrir cette nouvelle plume anglo-saxonne qui, je l’espère, nous reviendra bientôt avec un nouvel ouvrage.


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